Des hommes...
Tsst, tsst, tsst ! Quelques jours en vadrouille, et j'en oublie de partager mes lectures...
Pourtant...
Celle-ci vaut vraiment qu'on s'y arrête.
"Moi j'étais juste un type sans histoire. Juste un flic qui faisait correctement son boulot." Jusqu'à la découverte, dans les beaux quartiers de Beverly Hills, à Los Angeles, du cadavre d'un prostitué. Jusqu'à la rencontre avec Jack Bell, la star de cinéma, et des tabloïds. Jusqu'à ce regard où tout bascule, les certitudes, les habitudes, les projets. Jusqu'à ce que l'enquête routinière ne devienne tout à la fois une passion dévorante et une descente aux enfers.
Intense. Fulgurant. Voilà les qualificatifs qu'on croise dans les critiques. Je n'en vois pas de plus pertinent. Incontestablement le roman que j'ai préféré de Philippe Besson, parce que le ton du récit est vraiment percutant, très vite on sait ou on pressent ce qui s'est passé, mais le narrateur fouille au plus loin de ses émotions, sans complaisance, analyse tout avec le détachement cynique de celui qui a déjà traversé tout ça, qui n'attend plus rien... Brillant. Il m'a juste fallu dépasser le sentiment que Besson essayait de nous refiler en douce tous ses fantasmes d'Amérique, les lieux mythiques, les références ; les noms des personnages sonnaient faux, j'avais l'impression qu'il écrivait son roman les jambes écartées et la main sur le ceinturon, voyez ? Mais juste pour les dix premières pages, hein, parce qu'après... Après on est vite consentant... Dès la page 15 pour être précis, avec cette interpellation à la Butor pour décrire L.A....Et puis s'il aime se faire plaisir à situer ses romans ailleurs qu'en France, il a bien le droit, non... de quoi elle se mêle, la Poison ?