Une histoire de parasites
Ils sont deux, ils sont jeunes. Ils arborent le même tee-shirt avec un incontournable et mystérieux logo : RCH. Ils vous serrent la main à travers la grille sans vous laisser le temps d'ouvrir le portail. Ils se présentent très vite, affirment que la presse locale a averti de leur passage.
"Non parce que vous comprenez, il paraît qu'il y a des gens qui ont eu des soucis avec les gens du voyage, à propos des termites... mais nous, on vient faire un sondage, c'est à propos des capricornes du bois. Il paraît qu'il y aurait un gros taux d'infestation sur la commune... donc on vient chez les gens pour établir une carte de la situation. Les résultats seront publiés dans la presse locale... Votre mari n'est pas là ? Non, on demande ça parce qu'on n'est pas autorisés pour rentrer chez les femmes si leur mari n'est pas là. Pour les femmes seules ? (Ils se regardent) Pour les femmes seules on a le droit, c'est fonction de qui est le propriétaire. Non, vous ne voulez pas remplir notre questionnaire ? Vous en voulez pas savoir si vous êtes infestés ? Vous êtes sûre ?" En deux secondes ils avaient disparu... Pas même une poignée de main à travers la grille.
Et vous savez ce qui m'énerve le plus ? Le racisme ? Le populisme ? Le machisme ? La bêtise ? Ce qui m'énerve le plus, c'est de ne pas les avoir incendiés, eux, les termites, les capricornes et autres mérules, pour toutes ces c*nneries qu'ils ont déversé sur le pas de ma porte. C'est cette faiblesse-là...