Des vents contraires
Olivier Adam, Des vents contraires, Ed. de l'olivier, 2008
Paul Anderen a decide de vendre leur pavillon en banlieue parisienne, et de retourner a Saint-Malo. La, pres de son frere qui l'a embauche dans son auto-ecole, pres de la mer qui pourrait le laver, il espere fuir tout ce qui lui rappelle qu'il y a un an, sa femme n'est pas rentree le soir apres son travail. Seul avec son fils et sa fille, aneantis sans le dire, il peine a croire que la vie est encore possible, qu'il va parvenir a s'extirper de ce quotidien pesant d'absence, d'attente...
L'adequation entre une ecriture cinglante et rude et le theme du recit, cette disparition inexliquee, qui mine le personnage principal et ses enfants, mais dont tous trois semblent incapables de parler, l'amour d'un pere pour ses enfants qu'il sent sombrer, qu'il tente de rassurer alors que lui meme est devaste, il y a deja matiere a se laisser emporter. Ajoutez a cela une galerie de personnages secondaires tous tres attachants, toujours decales, differents, si humains, l'incapacite de la societe bien pensante a fournir explication ni soutien, et l'omnipresence des paysages, de la mer, du vent, de cette maison grincante et vide, mais qui tient metaphoriquement le coup dans la tempete... Encore un roman tres reussi.
Juste un regret : j'aimerais qu'un jour les editeurs pensent a ajouter les textes ecrits a l'intention du public jeunesse dans la rubrique "du meme auteur", histoire de ne pas oublier que cette litterature-la est aussi importante pour comprendre une oeuvre !
"...C'etait toujours ainsi que ca finissait, dans l'epuisement humide et tiede du chagrin..."
"...Pour changer, j'etais le paria de service, ca m'a rappele des tas de choses, l'ecole, le boulot, toute ma vie quoi..."